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Erwan Mathieu : respirer, courir, être – en quête de l’Ultra-Vivant

Erwan Mathieu ne court pas seulement pour aller plus vite. Il court pour aller plus loin… en lui. Entre souffle et sentier, montée raide et calme intérieur, cet aventurier du sophro-trail trace sa route sur des terrains aussi escarpés que ses réflexions. 


Ni coach à citation facile, ni vendeur de rêve, il cultive l’art d’être Ultra-Vivant : pleinement présent à chaque pas, à chaque souffle, à chaque caillou qui réveille l’instant.


Car oui, pour lui, courir n’est pas fuir. C’est une foulée vers soi. 


Et à l’écouter, on aurait presque envie de s’inscrire à un Ultra pour méditer... à grandes foulées.


Qui es-tu Erwan Mathieu ?


(Long silence…) Eh bien, je suis un amoureux de la Vie, je crois. J'essaie de diriger toute mon existence dans ce sens. La vie ne se vit pas la semaine prochaine, ni dans deux heures, ni ce soir au brame du cerf. Elle se vit à chaque instant. Si je devais me définir aujourd'hui, je mettrais l'accent sur cet amour, cet amour de la Vie avec un grand V, ainsi que sur l'amour du Vivant.


Quelles sont tes passions dans la vie, qu'est ce qui te fait vibrer ?


La famille occupe une grande place dans ma vie, notamment avec mes trois filles. Je suis heureux de pouvoir les accompagner de près et de partager les différentes étapes de leur vie. Être un témoin privilégié de leur évolution est quelque chose de très important pour moi.

En plus de cela, je suis passionné par la nature, le sport, et particulièrement par les animaux dans leur environnement naturel.


Pourquoi avoir choisi d'être sophrologue caycédien ?


C'est une question à laquelle j'ai du mal à répondre. Je pourrais l'aborder en parlant du fait d'en avoir fait mon métier. Pourquoi suis-je venu à la sophrologie caycédienne ? Je ne sais pas vraiment, c'était une intuition. J'ai découvert la sophrologie grâce à cette intuition et j'ai rapidement ressenti que j'étais exactement là où je devais être. Cette conviction s'est imposée naturellement. J'ai alors décidé d'en faire mon métier, car j'avais envie de partager la sophrologie. C'est un processus constant : en la vivant quotidiennement, cela me donne l'envie de la partager avec le plus grand nombre et de l'adapter à différents domaines.


Tu es un ultra-trailer, en quoi la sophrologie est-elle aidante dans ta pratique sportive ? Comment utilises-tu la sophrologie ? 


Eh bien, je vais commencer par une illustration. Avant de me mettre à la sophrologie, j'avais l'habitude de tomber régulièrement lors des courses que je faisais. Il y avait toujours un moment, généralement lorsque le terrain était facile et sans difficulté technique, où mon esprit vagabondait. Je n'étais plus totalement concentré sur ce que je faisais : je commençais à penser à autre chose ou à admirer le paysage. Cela se terminait souvent par une chute et un genou en sang. Voilà pour l'aspect physique.

Depuis que je pratique la sophrologie quotidiennement, je remarque de vrais changements. Que ce soit dans ma vie de tous les jours ou lors de mes épreuves d'ultra-trail, je suis pleinement présent du début à la fin, à chaque pas. En conséquence, je tombe très rarement, ce qui est un premier effet notable. 

De plus, la sophrologie me soutient véritablement dans ma pratique : elle m'aide à me redynamiser à des moments clés. 

Par exemple, elle me permet de faire des micro-siestes et de m'endormir presque instantanément. Elle me permet aussi de re-mobiliser mon énergie dans des moments de moins bien, de minimiser l'impact des aléas de la course.


La sophrologie est également très importante pour moi dans les ultra-trails, car elle me permet d'apporter un regard plus clair sur mes motivations. Elle m'aide à comprendre pourquoi je suis là, pourquoi je fais de l'ultra-trail aujourd'hui, et pourquoi je participe à une épreuve en particulier. Grâce à cette pratique, je suis plus conscient de ce qui m'anime, de ce qui est juste ou non pour moi. Cela me permet de m'adapter à de nombreuses situations tout en respectant un cadre que je ne dépasserai pas.


Par exemple, il m'est déjà arrivé de courir malgré des blessures, mettant ainsi mon corps en danger, c'était avant. Aujourd'hui, grâce à la sophrologie, je sais que je n'aurai aucun problème à m'arrêter si, dans les perceptions fines de mon corps, je sens qu'un risque pourrait compromettre mon intégrité physique.


Quels sont les trails et ultra-trails auxquels tu as participé ?


J'ai commencé le trail et l'ultra-trail en 2005, après une longue expérience en course à pied. Depuis, j'ai participé à de nombreuses épreuves, dont les plus connues :


  • 5 fois le Grand Raid de La Réunion, la célèbre Diagonale des Fous,

  • 1 fois l'ultra-trail du Mont Blanc (UTMB),

  • 2 fois le Grand Raid des Pyrénées,

  • 5 fois l'Infernal Trail des Vosges,

  • 3 fois le Trail de la Factrice.


Je peux aussi mentionner les Citadelles, bien connues dans les Pyrénées, ainsi qu'une participation à l'Éco-trail de Paris, au Festa-trail près de Montpellier, et à de nombreuses autres épreuves variées. J'ai également couru plusieurs courses à La Réunion, comme l'Arc en Ciel et la Cimasalazienne, qui sont de très belles épreuves auxquelles j'ai eu la chance de participer.

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Qu’est ce que tu aimes dans les trails ?


Ce que j'aime avant tout, c'est être dans la nature pendant des heures, à des moments où je n'y serais pas habituellement, et dans des lieux souvent inconnus pour moi. Cela me permet de vivre des instants uniques, au milieu de nulle part, dans des endroits improbables. Mais surtout, ce qui me passionne, c'est l'apprentissage de soi que procure l'ultra-trail, une véritable école de soi pour se découvrir et se dépasser.


L'ultra-trail, pour moi, c'est une véritable école de découverte de soi. Ces courses sont comme des condensés de vie, où l'on rencontre, en un temps très court et intense, ce que l'on pourrait vivre tout au long d'une existence. C'est une redécouverte constante des ressources intérieures sur lesquelles on peut s'appuyer, et de celles que l'on peut mobiliser pour s'adapter et surmonter les défis qui surgissent au fil de l'épreuve.


Cela peut être des événements extérieurs ou des événements intérieurs, ce qui fait de l'ultra-trail une véritable école de connaissance de soi, particulièrement en lien avec mon entraînement en sophrologie.


Dans ces moments intenses, tout se dévoile de manière continue pour moi, sur des périodes très courtes, où j'apprends énormément sur qui je suis, sur mes capacités et sur mes valeurs. Est-ce que je suis capable de rester aligné avec mes valeurs en toutes circonstances, même lorsque je manque de lucidité ? C'est tout cela qui me motive et m'anime.


La troisième dimension, ce sont les rencontres que l'on peut faire lors d'un ultra. Ce sont des rencontres humaines particulièrement riches, car les couches superflues se dissipent chez chacun. Dans ces moments, tout le monde est pleinement présent à ce qu'il fait, ce qui permet d'établir des échanges et des relations d'une grande intensité.


Il est possible de rencontrer quelqu'un sur un trail, de passer 2h30 ensemble, et de créer un lien qui peut durer toute la vie, semblable à celui que l'on entretient avec ses meilleurs amis.


Être trailer, c'est aussi choisir de passer du temps au contact de la nature, de jour, comme de nuit,  comment vis-tu ce contact avec la nature ?


Eh bien, si tu as quelques heures pour entrer dans les détails... (rire) ce contact avec la nature est pour moi quelque chose de naturel. Il y a des moments où je me sens véritablement partie intégrante de la nature.


Souvent, quand on entre dans un espace naturel, on se sent comme un intrus : les animaux ont peur, et on a l'impression de ne pas être à sa place, d'envahir un territoire qui n'est pas le nôtre. Mais il arrive parfois que, lors d'immersions en pleine nature, on ressente un véritable lien avec tout ce qui nous entoure. Les animaux ne nous craignent plus et continuent leur vie comme si nous faisions partie du décor. C'est dans ces moments-là que je me sens vraiment intégré à la nature, et c'est une expérience que je vis parfois aussi pendant les ultras.


Être trailer, c'est aussi se confronter à soi dans l'effort, à dépasser ses limites, comment parviens-tu à te dépasser un peu plus à chaque instant dans ces grands moments avec toi-même pendant les trails ou ultra-trails où tu te retrouves sur les sentiers face à toi-même ?


La première année où j'ai terminé le Grand Raid à La Réunion, je me souviens d'une conversation avec Robert Chicaud, qui était à l'époque le président de l'Association Grand Raid. Il m'avait dit : "La différence entre l'animal et l'être humain, c'est que l'être humain repart toujours, alors que l'animal, pas forcément." Cette phrase m'a profondément marqué. 


En effet, dans un ultra, il y a souvent un moment où tout semble trop difficile, presque impossible. On a l'impression d'être complètement à bout, qu'il nous faudrait des jours et des jours pour aller au bout, et les barrières horaires paraissent insurmontables.


C'est un sentiment que je retrouve souvent, chez moi comme chez d'autres. Ce genre de situation mène souvent à des abandons, surtout quand on manque d'expérience, car on pense que le corps ne pourra pas continuer. Mais en réalité, non. 

Le corps a des capacités d'adaptation incroyables, et avec la pratique, on réalise qu'il finit toujours par repartir.


Récemment, j'ai accompagné une coureuse par téléphone lors d'une course de 200 km. Elle a une grande expérience, mais à un moment donné, elle était vraiment au plus bas, totalement épuisée, et cela a duré plusieurs heures. 


Je lui disais : "Tu sais, il est possible que tu te refasses. Comme tu as ralenti le rythme parce que tu es à bout, ton corps pourrait bien se remettre d'aplomb et finir en pleine forme." 

Et effectivement, sur les 40 derniers kilomètres, elle s'est relancée, elle a pris un immense plaisir et a retrouvé son énergie. 


C'est quelque chose qu'on observe souvent sur les ultras : il y a toujours ces moments où l'on touche le fond, où l'on est seul face à soi-même. C'est dans ces instants que l'on apprend énormément, notamment qu'on possède déjà d'immenses ressources en soi et qu'il est possible de les mobiliser pour surmonter ces difficultés.


Quand on parle d'école de soi, je pense que ces moments sont ceux qui l'illustrent le mieux.


As-tu quelques anecdotes à raconter sur ce que tu as pu vivre de plus joyeux sur les sentiers ?


(Rire) La première fois que j'ai terminé le Grand Raid de La Réunion a été un moment extrêmement intense. C'était un objectif auquel je pensais depuis longtemps, et j'étais encore novice dans l'ultra-trail. Avant cela, je n'avais jamais couru plus de 60 km, et là, j'ai directement franchi le cap des 140 km. Cela a été un immense soulagement, une grande joie, et une véritable concrétisation de mes efforts.


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Un autre souvenir marquant me revient, c'était lors de mon premier trail à Gruissan, dans le Massif de la Clape. Après mon arrivée à La Réunion, j'étais depuis peu à Toulouse, et c'était l'une des premières courses que j'ai faites là-bas. 


Au petit matin, alors que le soleil se levait, j'ai vu un groupe de flamants roses sur un étang, illuminés par la douce lumière de l'aube. En arrivant et en débouchant en haut d'une falaise qui surplombait l'étang, j'ai soudain été frappé par cette scène. 

Le soleil illuminait les flamants roses, certains avec les ailes déployées. C'était un moment incroyable, une image fabuleuse qui m'a vraiment marquée.


Il y a aussi les arrivées collectives. J'ai eu la chance de franchir la ligne d'arrivée avec mes filles, de partager des moments précieux avec elles pendant les courses. J'ai également vécu des arrivées en groupe avec des enfants, et ces expériences ont été vraiment marquantes et pleines d'émotion.


As-tu quelques anecdotes à raconter sur ce que tu as pu vivre de plus difficile sur les sentiers ?


Une année, j'ai dû porter assistance à un coureur qui s'était sévèrement blessé à la cheville. Son pied avait tourné de 90°, voire plus, se retrouvant dans une position totalement anormale. D'autres concurrents sont arrivés peu à peu, et nous avons essayé de le réchauffer car il faisait nuit, l'air était humide, et les téléphones ne captaient pas. Il nous a fallu beaucoup de temps pour alerter les secouristes et que l'organisation de la course prenne le relais. C'était une situation vraiment difficile.


Je me souviens aussi de quelques chutes, notamment une lors du Grand Raid de La Réunion, après environ 60 km, dans la descente de Cilaos. Je me suis fait une luxation ouverte du doigt. Ils ont dû la réduire sur place, sans anesthésie, à Cilaos, et j'ai continué le reste du Grand Raid avec une douleur intense. 

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Chaque pas me faisait souffrir, et pour compliquer les choses, dans Mafate, les câbles sur les passages dangereux étaient toujours du côté de ma main blessée, ce qui rendait ces moments particulièrement douloureux.


J'ai également connu d'autres chutes marquantes durant certaines courses. Un autre moment difficile a été une course où j'ai eu de nombreuses hallucinations. J'ai clairement senti que je me mettais en danger. J'étais seul, en pleine nuit, et pendant un espace temps où il n’est passé aucun autre concurrent. Je me suis retrouvé à ramper, incapable de bien voir le relief, essayant de garder mon équilibre pour ne pas tomber dans des zones dangereuses. Ce fut un moment vraiment compliqué.


As-tu quelques anecdotes à raconter où tu as connu l’étonnement, l’émerveillement sur les sentiers ? 


Ah, il y en a eu énormément, car ce sont des moments où je capte des paysages et des rencontres inattendues. 


Par exemple, une fois de nuit, un blaireau a commencé à traverser le sentier devant moi. Il s'est arrêté, puis s'est mis à trottiner droit sur moi, probablement aveuglé par ma lampe frontale. C'était une rencontre incroyable, surtout pour un animal normalement très farouche.


Il y a aussi des moments amusants, comme cette fois où, en courant de nuit, ma lampe a éclairé ce que je croyais être une rubalise en haut d'une colline sur ma gauche. En bas de la descente, je tourne à gauche, grimpe la colline et, arrivé en haut, je me rends compte que ce n'était pas la rubalise, mais un chat qui me regardait depuis le début. 

En m'approchant, il a fait demi-tour et s'est éloigné. Quand je me suis retourné, j'ai réalisé que les véritables rubalises étaient de l'autre côté, à l'opposé !


Une de mes participations au GRR, où après la montée sur les flancs du  volcan sous un ciel d'une pureté fantastique avec des myriades d'étoiles,  j’aperçois les lueurs de l'éruption en cours sur le Piton de la Fournaise. Moment d'éternité... Fabuleux...


La vision aussi de la file ininterrompue de frontales sur les trails majeurs est toujours un moment incroyable.


L'apparition de la pleine lune toute rougeâtre sur un Forest trail. J'ai cru dans un premier temps qu'il s'agissait d'une montgolfière avant de me rendre compte que ce disque magnifique était la pleine lune.


Et bien sûr, il y a eu de nombreux paysages mémorables, que ce soit de nuit ou au lever du soleil. 


À La Réunion, j'ai aussi eu la chance de croiser des animaux étonnants, comme un papillon d’un bleu extraordinaire, le Junonia Rhadama. 

C'était la première fois que je voyais un papillon de ce genre. 

Puis, il y a les cascades, les arbres incroyables... tellement de choses qui m’émerveillent…


Est-ce qu'au même titre qu'un burn out professionnel, le burn out sportif peut exister ? Est-ce que tu peux l’expliquer ?


Oui, tout à fait. Nous vivons dans une société du "toujours plus", et certains sportifs n'échappent pas à cette tendance. Aujourd'hui, il existe un terme pour cela : la bigorexie. C'est une forme d'addiction, et dans le trail et l'ultra, certaines personnes en sont proches ou l'ont déjà dépassée. Certains enchaînent les trails de manière excessive, sans plus avoir de vie à côté, et multiplient les courses sans laisser suffisamment de temps à leur corps pour récupérer. Cela dépend vraiment des individus.


Il y a des personnes qui courent des distances très longues, presque sans s'arrêter. Pour eux, je ne sais pas toujours si c'est une addiction, car je ne les connais pas personnellement. Mais parmi ceux que j'ai rencontrés, j'ai vu des trailers qui en faisaient trop. Pour eux, courir devenait vital, indispensable à leur manière d'exister. Faire du trail devient alors une forme de reconnaissance, avec une identité qui se développe autour de leur pratique. 


Pourtant, ce sont des courses qui sont assez traumatisantes pour le corps. Même s'il a des capacités de récupération incroyables, le corps a tout de même besoin d'un minimum de repos. 

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Sur le plan mental aussi, c'est épuisant, et il est important de prendre le temps de se ressourcer entre deux courses.


À ce titre, j'ai vu des coureurs pour qui la pause imposée par le COVID a été bénéfique. 

Leur corps commençait à réagir de plus en plus mal, avec des blessures variées, et ils étaient en train de compromettre durablement leur santé. Cette pause leur a permis de récupérer et de réfléchir à leur pratique.


A quoi faut-il faire attention pour ne pas tomber dans le burn out sportif ?


Je pense que la première manière d'éviter le burn-out sportif est de savoir pourquoi on fait les choses. Il est essentiel de s'interroger sur son "pourquoi" : pourquoi je fais du trail, pourquoi je fais de l'ultra. Cela permet d'éviter de tomber dans les excès. On peut facilement basculer dans l'excès si on fait les choses pour obtenir de la reconnaissance extérieure, par exemple. Cela peut entraîner un engrenage où l'on cherche toujours à en faire plus, en se disant : "Je n'ai pas eu la reconnaissance que j'attendais" ou "J'aimerais en avoir encore plus." Ce type de raisonnement peut nous faire entrer dans une relation avec le trail et l'ultra qui devient dangereuse.


En tant que sophrologue caycédien, tu proposes des randos-sophro-nature ? Peux-tu expliquer ce concept ?



Rando-sophro-nature
Rando-sophro-nature

Le concept : partir en groupe pour une randonnée dans des lieux naturels que je sélectionne, bien que l'on puisse le faire pratiquement partout. 


À travers des pratiques de sophrologie, j'invite les participants à être pleinement présents à ce qu'ils font. Cela modifie également leur regard sur tout ce qui les entoure, transformant ainsi leur expérience de randonnée. 


Ce sera une randonnée différente, grâce à la manière dont ils perçoivent les choses et à leur qualité de présence. J'ai vécu des moments fabuleux où les participants s'émerveillent de petits détails qu'ils n'avaient jamais remarqués auparavant : des animaux rampants, des éléments de la nature comme des boules de gui, par exemple.


Un autre aspect que j'apprécie beaucoup, c'est que les bienfaits de la randonnée, en tant qu'activité physique, sont démultipliés par cette approche. Lorsqu'on gravit un sommet, on remarque souvent que, tout au long de l'ascension, il y a des choses à "déposer". 


Par exemple, pendant une randonnée avec un adolescent ou un enfant, il est fort probable qu'à un moment donné, des émotions remontent. Ces émotions peuvent parfois se manifester sous forme de colère ou d'agressivité, mais cela fait partie du processus. En marchant, on se déleste peu à peu de tout ce qui nous encombre.


La rando-sophro-nature permet d'accélérer ce processus grâce à la sophrologie. Cela permet de vivre plus rapidement l'après, c'est-à-dire le moment où l'on est pleinement présent à ce que l'on fait. Sans sophrologie, une personne pourrait avoir besoin de marcher 3 ou 4 heures avant de ressentir la paix intérieure et l'harmonie dans son corps. Avec la rando-sophro, on peut accéder à cet état beaucoup plus rapidement, ce qui élargit ces moments où l'on marche en étant pleinement conscients de notre expérience.


En quoi est-ce important pour toi de partager cela ?


Parce que cela a du sens pour moi : ça réunit le sport que j'adore, la nature que j'aime tant, et l'humain, qui me passionne également !


Pendant tes trails, tu fais des séances de sophrologie pour toi-même ? En quoi ça t’aide ? 


Oui, c'est très fréquent, cela dépend de l'intention derrière la pratique, mais la sophrologie peut m'aider à redescendre lorsque je commence à m'emballer. Parfois, sous l'effet des endorphines, on peut se sentir euphorique, et il est important de ne pas se laisser emporter pour éviter de se "brûler les ailes". Dans ces moments, la sophrologie est utile pour se calmer et franchir ce cap.


À d'autres moments, quand je suis au plus bas, elle m'aide à redynamiser mon corps et à remobiliser mon énergie et mon esprit. Comme je le disais plus tôt, avant de dormir, elle peut accélérer l'endormissement et améliorer la qualité du sommeil. En trail et en ultra-trail, je pratique régulièrement ces petites séances pour m'aider à mieux gérer ces situations.


Quels sont les conseils que tu donnerais en tant que pratiquant expérimenté de trail à une personne qui a envie de se lancer dans l'aventure du trail ? 


La première chose est de comprendre pourquoi on veut le faire, ce fameux "pourquoi" dont je parlais plus tôt. C'est essentiel pour moi. Il peut s'agir de perdre du poids, d'améliorer son image aux yeux d'un proche, ou simplement de s'évader. Il est important de bien cerner cette motivation.


Ensuite, il faut savoir prendre le temps, se donner le temps. Le corps a une grande capacité d'adaptation, mais il doit apprendre à s'adapter progressivement. Je déconseille de se lancer trop vite, car cela augmente le risque de blessure. Il est donc essentiel d'y aller étape par étape pour permettre au corps de s'ajuster au fur et à mesure.


Enfin, si l'envie de faire du trail est là, je conseille de ne pas laisser les peurs prendre le dessus et de se lancer. En général, une fois qu'on a goûté à un ou deux trails, on a envie de continuer.


Quels sont les conseils que tu lui donnerais en tant que sophrologue caycédien à une personne qui souhaite se lancer dans l’aventure du trail ?


Eh bien, je dirais un peu la même chose. Ensuite, je pourrais aussi l'accompagner en lui proposant des séances de sophrologie. Cela l'aiderait à être à l'écoute de son corps et de son esprit, tout en lui permettant de se préserver des blessures. L'objectif serait aussi de rester concentré sur la notion de plaisir, ce qui est très important. Quand on fait quelque chose, c'est parce qu'on en a envie, et si on en a envie, il faut s'efforcer de le faire avec plaisir. Dans le trail et l'ultra, cela me semble essentiel.


Souhaites-tu ajouter quelque chose ?


Il vaut mieux vivre ses rêves que de passer à côté. Quand on est sur le quai d'une gare, il est important de monter dans le train à un moment donné, plutôt que de rester assis à se dire : "Ah, si seulement je pouvais prendre un train..."


Le plus difficile, c'est toujours de faire le premier pas. Mais une fois ce premier pas franchi, les suivants peuvent être joyeux, à condition de savoir où l'on veut aller et ce que l'on vise.

 
 
 

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